Les autorités mexicaines ont rencontré vendredi dernier des responsables du Service des douanes et de la protection des frontières [CBP], en anglais] des États-Unis à Ciudad Juárez autour de la récente augmentation des migrants illégaux se rendant aux États-Unis via la frontière avec le Mexique.
Le Mexique, selon les informations rapportées par plusieurs médias américains dont CNN, a conclu un accord avec les États-Unis pour expulser les migrants de ses villes frontalières vers leur pays d’origine. Dans le cadre de cet accord, le Mexique a accepté de « dépressuriser » les villes qui bordent El Paso, San Diego et Eagle Pass, au Texas, où le maire a déclaré l’état d’urgence.
La nouvelle de l’accord intervient alors que le ministère américain de la Défense augmente ses ressources à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Mercredi dernier, le Département de la Sécurité intérieure a annoncé qu’il enverrait au moins 800 nouveaux militaires pour rejoindre les 2 500 membres de la Garde nationale déjà en service.
Les passages de migrants le long de la frontière sont en augmentation, dépassant les 8 600 sur une période de 24 heures cette semaine, selon un responsable du ministère de la Sécurité intérieure. Il s’agit d’une nette augmentation par rapport aux 3 500 arrestations quotidiennes après l’expiration en mai 2023 du “titre 42”. Il y a eu plus de 8 000 arrestations lundi, selon CNN.
Les autorités mexicaines se sont engagées à mener une série de 15 actions dans le cadre de l’accord, certaines en coordination avec les douanes et la protection des frontières et Ferromex, qui comprennent l’expulsion des migrants vers leur pays d’origine par voie terrestre et aérienne.
Le Mexique a fait savoir qu’il mènerait des négociations avec les gouvernements du Venezuela, du Brésil, du Nicaragua, de la Colombie et de Cuba pour confirmer la réception de leurs citoyens expulsés de la frontière américano-mexicaine. Il permettra également aux agents des patrouilles frontalières américaines d’expulser les migrants qui utilisent le pont international de Ciudad Juárez, qui relie celle-ci à El Paso.
Les autorités mexicaines promettent également de mettre en œuvre plus d’une douzaine d’actions pour empêcher les migrants de risquer leur vie en utilisant le système ferroviaire pour atteindre la frontière américano-mexicaine, selon l’Institut national des migrations (INM) du Mexique. Celles-ci consistent notamment à soumettre un rapport quotidien sur le nombre de migrants à bord du système ferroviaire au secteur d’El Paso aux autorités américaines, l’établissement de points de contrôle le long de la ligne ferroviaire Ferromex et la conduite d’interventions sur les chemins de fer et les autoroutes.