Lors de la 9368e réunion du Conseil de sécurité, qui s’est tenue le 6 juillet 2023, divers interlocuteurs ont pris la parole pour discuter de la situation en Haïti. Les participants ont souligné la nécessité d’une force internationale de sécurité pour aider Haiti à faire face à la crise croissante, à réduire la violence brutale des gangs armés et à améliorer la situation sécuritaire et humanitaire.
María Isabel Salvador, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et Chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), a souligné que cette force internationale devrait compléter et renforcer la Police nationale haïtienne, plutôt que de la remplacer. Elle a également souligné la gravité de la situation sécuritaire en Haïti, avec la présence de groupes de vigilantes qui ajoutent une complexité supplémentaire. Les gangs utilisent également la violence sexuelle pour terroriser les populations sous le contrôle de leurs rivaux.
Marie Yolène Gilles de la Fondasyon Je Klere, une organisation non gouvernementale, a décrit la situation des droits de l’homme en Haïti comme une « catastrophe sans précédent ». Elle a déploré les enlèvements, les viols et les agressions qui rendent difficile l’accès au sud d’Haïti depuis Port-au-Prince. Elle a rapporté les nombreux cas de filles battues et violées, parfois filmées et diffusées sur les réseaux sociaux par des membres de gangs armés non masqués. Selon elle, les crimes odieux sont perpétrés quotidiennement en toute impunité.
Andrew Holness, Premier ministre de la Jamaïque, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné l’importance de ne pas succomber à la « fatigue haïtienne » au sein de la communauté internationale. Il a rapporté les efforts diplomatiques déployés, notamment la création d’un groupe de personnalités éminentes composé de trois anciens Premiers ministres de la région. Il a également souligné la nécessité de trouver une solution politique en impliquant toutes les parties prenantes.